les bellamy, c'était une mère aimante, un père présent, et des gamins soudés. y avait l'aîné, celui qu'on aurait suivi les yeux fermés. le deuxième, qui prenait aussi ses responsabilités. et puis thaïs, dont on a tout de suite su le potentiel. c'était beau, une belle vie de famille. de l'amour, des rires, de la sincérité. et puis un jour, tout est parti en vrille. le père qui rentre avec une gamine qui est de lui, mais pas de maman bellamy. c'est la crise, le drame. elle est mignonne pourtant la môme, elle a rien demandé. et les gosses bellamy sont obligés de l'aimer, parce qu'on les a élevé comme ça. et puis y a eu le petit dernier, l'adopté. celui qu'on attendait pas, mais qu'on renverrait pour rien au monde. ce qui était partie pour être une famille lambda à rapidement dégénéré mais c'est probablement ce qui a fait la force des bellamy. soudés, unis contre l'adversité.

thaïs, il a rapidement compris ce que son père faisait dans le dos de sa mère. ça lui a fait mal pour elle, ça l'a fait chier pour lui. y avait plus d'amour, ou du moins c'est ce qu'il pensait. il comprenait pas trop le môme, il observait de loin et tirait ses propres conclusions. sur les couples, sur l'amour en général, la confiance, le pardon, les mensonges et les faux-semblants. il a tout de suite su qu'il finirait jamais comme ses parents, thaïs. qu'il se marierait pas, qu'il aurait pas de mômes, ni de belle maison, ni de chien. il a compris qu'il était mieux seul, sans attaches, sans emmerdes, sans personne à qui se justifier. et c'est comme ça qu'il a grandi, libre. sans larmes, sans jalousies, sans jamais avoir à dépendre de quelqu'un d'autre.

et pourtant, il a réalisé qu'il était dépendant des siens le jour où son père est tombé malade. il a commencé à déconner thaïs, vraiment. ça a commencé par la clope. inoffensif, presque stylé. un mood plus qu'un besoin. et puis y a eu l'alcool. occasionnellement. un peu. beaucoup. passionnément. à l'inconscience. c'est l'âge qu'il se disait, l'adolescence, les sorties, les filles, les garçons, le besoin de se rebeller. mais à la drogue, il a jamais réussi à se trouver d'excuses. le mal-être, la peur, le déni ? il a jamais su. jusqu'à la mort. pas la sienne, celle de son père.

avant y avait la mère aimante, désormais éteinte. la père présent, parti rejoindre les siens. et il reste les gamins. plus ou moins inchangés, plus ou moins touchés. thaïs, il a trop de fierté pour montrer ce qu'il ressent vraiment. il comble le vide par l'humour, les mensonges, les discussions futiles et les anecdotes inventées sur le tard. il improvise en permanence, sa fierté qui l'étouffe et l'empêche de demander à l'aide. il ment, il fait semblant. semblant d'aller bien, de ne pas être détruit, semblant que la vie continue. et pourtant, il sent qu'il s'enfonce le môme. le quart de siècle tout juste atteint et il rêve déjà de la fin. c'est malsain.  

quelle famille de beaux gosses et reece est génial hâte de voir en jeu cet oiseau aux ailes brisées omg

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