anecdotes.
one Tu détestes tellement ton rire que tu as fait en sorte de le camoufler. Personne ne sait que lorsque tu ris vraiment, tu fais un bruit ridicule et disgracieux, digne d'un porcelet enrhumé. Non, ils pensent tous que t'as ce rire mélodieux et élégant, tu contrôles ça avec une poigne implacable. two T’as toujours une demi-douzaine de tubes de rouge à lèvres dans ton sac et bien souvent, la couleur que tu portes vient trahir ton humeur. Tu te sens nues quand tu ne portes pas de parfum et que tu n’as rien sur les lèvres, t’as l’impression d’être terne, d’avoir l’air fatigué. Tu sens la bergamote, la grenade, la sauge et le jasmin blanc, tu laisses ton parfum dans les draps, sur les chemises. three T’as beau faire genre que t’as des goûts de luxe, t’as beau aimer qu’on t’emmène au restaurant, t’as beau t’y connaître en vin à force d’entendre des hommes plus âgés et trop friqués en parler, tu te réfugies encore dans le confort cheap de la bouffe que t’as du apprendre à faire quand t’étais gamine, parce que ta mère était trop occupée pour te faire cuire ton bol de mac’n’cheese. Tu te caches juste, pour manger ça mais ça arrive qu’à une heure du mat, à même la casserole, assise sur le plan de travail, tu te descendes le paquet entier. Ca vient en crises, souvent quand tu perds le contrôle, alors ça a un nom. T'es boulimique, Scar, et tu peux toujours essayer de te voiler la face, c'est dur de le cacher quand tu te plantes une brosse à dent dans la gorge pour te forcer à vomir. four T’as envie d’être le genre de fille à propos de qui on écrit des chansons, des poèmes, des romans. Sauf qu’au fond, ça t’emmerde un peu d’être une muse et puis finir sous l’égide de la créativité d’un homme, ça te débecte. T’as l’impression de pas savoir où t’as mal, tu sais juste ce que tu ne veux pas et c’est assez simple : tu ne veux pas finir en morceau. T’es cruellement en manque d’estime personnelle et en même temps, t’es quand même sacrément narcissique. Tu affirmes que ton seul talent, c’est d’avoir ton cœur entre les cuisses mais tu sais ce que tu vaux et tu sais que ce que tu fais, c’est une nouvelle forme d’auto-destruction, c’est une façon de te ruiner toute seule pour éviter que quelqu’un d’autre le fasse. five T’aimes la dentelle, les jupes en cuir, les blouses en mousseline, tu portes beaucoup trop de noir et t’as toujours un bijou en forme d’étoile quelque part sur toi. T'adores la lingerie, aussi et t'en collectionnes autant que tu en confectionnes. Ton vrai péché mignon, ceci dit, ce n'est ni ça, ni la collection de talons hauts que tu commences à accumuler... Non, ta vraie faiblesse, c'est les sacs à main. Le premier que tu t'es payée avec de l'argent pas vraiment gagné de façon réglo, c'était un Chloé et tu l'as encore. six T’es terrifiée par les gens qui conduisent vite et en même temps, descendre l’autoroute à toute vitesse en slalomant entre les gens, ça te fait battre le cœur et ça te serre les entrailles, adrénaline incomparable quand le vent s’engouffre avec une force folle dans l’habitacle. seven T'es jamais sortie avec quelqu'un de ton âge, t'as toujours traîné avec plus vieux, plus influent et tu sais pas trop appréhender les garçons vers lesquels tu devrais graviter. eight T'as des copines, vous ricanez, t'aimes bitcher, vous vous la raconter un peu en allant bruncher et en racontant vos conquêtes, t'es toujours celle qui a le plus d'histoires scandaleuses, comme ça t'es certaine d'être invitées. nine T'es pas pudique mais tu t'préfères armée de dentelle, tu te trouves plus belle en lingerie que nue - le truc c'est qu'un jour, t'étais en train de te plaindre d'un truc qui te complexait et une amie t'a fait comprendre qu'avec ta silhouette, fallait que tu fermes ta gueule, t'avais pas le droit d'être mécontente de ton reflet dans le miroir alors depuis, tes insécurités, tu les remballes et tu les laisses ricocher à l'intérieur de toi, tant pis pour les dégâts. ten Il t'arrive régulièrement d'avoir l'impression que le monde continue de tourner sans toi. Tu te retrouves à l'écart sans même le voir venir et t'as toutes les peines du monde à te raccrocher au moment présent. C'est terrifiant, comme truc et bien souvent, ça se transforme en crise d'angoisse, alors que tu observes ça de loin, comme étrangère à ton propre corps. T'en as jamais parlé, t'as jamais consulté. Quand ta peur que ça arrive, tu te contentes de boire, parce qu'il vaut mieux un black out que de subir ça encore et encore.