Elle t'agresse comme jamais, cette odeur de fleurs qui flotte dans l'air et qui te fait plisser le nez. Draps froissés sous ton corps, et l'air ambiant qui caresse ta peau pour te rappeler la tenue qui est la tienne. Rien de surprenant jusqu'alors, tandis que tu te redresse à l'aide d'un bras pour jeter un coup d’œil à la silhouette près de toi, et qui partage de toute évidence ta propre nudité. Corps lourd, encore emprisonné dans la nuit dont la fin a sonné depuis un moment si tu en crois la lumière qui pénètre dans la pièce. Rien d'autre à dire que le fait qu'il est clair que vous n'aviez pas joué à la belote, et que cela ne s'est sans doute pas produit qu'une seule fois. Y a des images qui flottent, virevoltent dans ta tête. Non, vraiment pas de belotte avec Aster. Pas ton style de toute manière. Mais il manque encore des morceaux de ta nuit, et si ça tente vaguement de te revenir en tête, c'est plus difficile qu'à d'autres moments. Un grognement t'échappe, tes mains cherchant un paquet de clope inexistant sur la table basse, et ça t'ennuie, tu l'aurais bien voulu ta taffe de nicotine là tout de suite pour t'aider à t'éclaircir les esprits. Et ça te faisait râler plus encore de ne pas parvenir à lui mettre la main-dessus. Mais y a eu un bruit, quelque chose de métallique quand t'as cherché à l'aveuglette. Un... t'ouvres brusquement les yeux sur ta main gauche ornée d'une alliance à l'annulaire. Et les mots familiers qui te reviennent comme si le petit con à tes côtés était revenu te les souffler : cap ou pas cap, on se marie ?

Et ça finit de totalement te réveiller, te poussant à te redresser aussi nu qu'un verre, et à observer la chambre... T'en restes même bouche bée trente seconde tellement tout est... « Putain de merde ! » Ça hurle dans ta tête comme une vieille alarme emballée, mais ce n'est qu'un murmure à tes lèvres. Vous vous trouvez dans une chambre de jeunes mariés assez luxueuse... Qui avait payé pour ça ? Lui ? Toi ? Si c'était toi tu vas te le reprocher encore plus. Ce n'est pas ton genre de te marier, avec qui que ce soit, même avec un héritier plein aux as. Debout au milieu de la pièce, tu remarques subitement ta veste, et tu en extirpes une clope et un briquet, ne te gênant pas pour embraser l'une avec l'autre, avant de te rapprocher du lit assez froissé, sans parler de l'état du reste de la pièce pour attester du mariage consommé. Une claque sur son joli petit cul pour le réveiller en douceur... « C'est l'heure de se réveiller madame Lyons. » Puis tu repars à la recherche de ton boxer, histoire d'avoir quelque chose sur les fesses.

( Pando )
@Aster Salinger
&
@Edan Lyons

Il avait toujours fait parti de ces personnes ne tenant pas l'alcool, mais ça ne l'avait jamais empêché de boire. Il avait été abonné à la tequila ce soir là, tequila sel et citron, s'il se souvient bien. Il bouge un peu, juste pour voir que la lumière est déjà rentrée dans la pièce. Il a ce tambour dans sa tête, ce tambour qui l'oblige à garder la tête dans l'oreiller encore quelques minutes. Les souvenirs remontent alors en flash. Le dernier verre bu, le verre de trop. Le pari débile, lancé avec un sourire en coin, avec une assurance qu'il ne se connaissait que sous l'effet de l'alcool. Il y avait aussi Elvis qui les mariait, sa signature sur le papier et l'alliance à son doigt. Il bougea la main, trouva la fameuse alliance. Il savait que c'était un anneau doré, qu'il avait fait graver une connerie débordante de niaiserie à l'intérieur, juste pour la blague. Et quelle blague. Et puis, il y avait la nuit, ensuite, le mariage consommé, un mélange de désir et de tequila à quarante cinq degrés. Il savait qu'il y avait un vase cassé dans l'entrée, que la plupart des surfaces planes avaient été rentabilisées, qu'il l'avait griffé, qu'il avait pris son pied aussi. La claque délicate sur son fessier finie de le réveiller. Il a un léger grognement avant de se redresser sur ses avants bras, un sourire sur les lèvres.

J'ai gardé mon nom de jeune fille. Il répond alors, en se tournant. Il passe ses mains dans ses cheveux, soupire. Il regarde Edan partir à la recherche de ses affaires. Il savait ce qui l'avait motivé à lancer ce pari débile. Il avait hâte d'annoncer, au prochain repas de famille, avec toute la fierté du monde, "papa, maman, mon cher grand frère, je me suis marié." enfin, s'il avait le temps de l'annoncer. Il était certain que la réceptionniste l'avait reconnu, quand ils avaient débarqué soûl avec le certificat de mariage, criant à qui voulait l'entendre qu'ils avaient sauté le pas. Les nouvelles circulaient vite chez le personnel, peut-être que sa mère le savait déjà. Il se frotte les yeux. Il a le corps courbaturé de leurs exploits de la veille. Et rectification, c'était pas un vase mais une lampe qu'ils avaient cassé. De toute façon, elle était atroce. Il finit par s'extirper des draps, s'étire. On a le droit à un petit déjeuner avec la chambre. Il finit par dire en prenant un des prospectus qui se trouvent sur la table. On peut même le faire monter. Il est pas pressé de retrouver ses affaires, il s'en fout, blasé de tout. Si tu cherches ton boxer, il est là, même si je te préfère sans mon chéri. Il finit d'un ton mielleux en pointant l'accoudoir du canapé immaculé.

( Pando )
@Aster Salinger
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@Edan Lyons

La chambre ne ressemble plus à grand chose. La lampe brisée dans l'entrée. Les bouts de verre prêts à entailler les chairs. Et dans chaque recoin de la pièce, t'as des souvenirs qui reviennent, comme par exemple que tu sais que ce qui te démange dans le dos, ce sont ses ongles qui te l'ont fait. C'était bon, t'en es certain, mais cela ne te poussera pas à accepter la situation pour autant. T'es bien le dernier à vouloir te marier un jour. T'es un mec à emmerdes, et t'as pas besoin d'un poids à te traîner avec toi. T'es le genre de type libre, qui aime prendre ses décisions dans l'instant, qui ne se préoccupe pas vraiment de ce que pense les autres. Enfin, tant que ça t'arrange à vrai dire. Une claque sur ses fesses, le regard qui cherche son boxer introuvable, et l'autre qui dit qu'il a gardé son nom de jeune fille. Ca te fait sourire alors que tu tires une taffe de ta clope, et ça finirait presque en grimace quand tu te souviens combien vous étiez fier de dire à tout le monde que vous vous étiez mariés.

Il était passé où d'ailleurs ce maudit certificat de mariage ? Perdu dans les mystères de la chambre ? T'as le regard qui revient rôder près du chaton qui s'extirpe des draps, alors qu'il parle de petit déjeuner gratuit avec la chambre. Qu'ils peuvent même vous le faire monter. Mais t'es pas du matin, tu l'as jamais vraiment été. Et là t'as pas très faim, faut l'avouer. 32 ans sans bague, et il suffit d'une nuit avec ce petit con pour te retrouver avec une alliance à l'annulaire. Celui sur le derme duquel on peut deviner tes gestes, la nuit qui s'était passé entre vous. Si tu cherches ton boxer, il est là, même si je te préfère sans mon chéri. Ton regard qui revient jouer avec le sien après avoir suivi la direction indiquée. « Ah ouais ? » Mais ça ne t'arrête pas, tu tires une autre taffe, tu t'approches du fauteuil et, la clope coincée à tes lèvres, tu le passes. Parce que tu n'as pas l'intention de montrer tes fesses à tout l'hôtel, déjà que tu commences à te douter que tu vas entendre parler de la nuit passée un peu trop souvent.  Forcément, qu'il avait aimé. Forcément, qu'il aimerait bien recommencer sans forcément l'alcool et les autres saloperies qui brouillent l'âme. Mais de là à se donner en spectacle ? Non. Il attrape le téléphone de la chambre, le colle à son oreille, tripotant l'alliance qu'il a bien l'intention de faire disparaître, avant d'ajouter : « Un café pour faire passer le divorce, mon chat ? Tu veux quoi avec ? » Ton regard se pose sur un prospectus sur la chambre Lune de Miel... c'est le genre de truc merdique que t'organises pour les petites mains de la Main Rose, pas pour toi. Le nom de l'hôtel... l'un de ceux qui appartiennent aux Salinger.

( Pando )
@Aster Salinger
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Il s'amusait de la situation. La chambre était sans dessus dessous, mais c'était pas vraiment un problème, étant donné que la chambre était dans un des hôtels de ses parents. Il avait fait fort et il s'en amusait, il allait pouvoir voir le visage rouge de colère de ses géniteurs et le regard déçu de son grand frère. Qu'est ce que ça lui avait manqué. Son regard dans le sien, il a cette lueur espiègle dans les yeux.  Il serait bien resté encore dans ce lit, après tout, ils ne devaient libérer la chambre que dans l'après midi. Le nuage de fumée vient jusqu'aux narines d'Aster. C'était donc ça cette odeur qu'il avait sur lui, il sentait la clope, la transpiration, et une eau de cologne qu'il ne reconnaissait pas. Il a un regard scandalisé quand il le voit remettre son sous vêtement, dans une autre vie, il aurait peut-être été comédien. Si tu le prends comme ça. Il pousse un soupire à feindre l'âme avant de partir lui aussi à la recherche de ses vêtements. Pas loin des débris de verre, y'a son haut qui repose en paix. Il arrive à retracer le chemin. Il y avait eu la table dans l'entrée, avec la fameuse lampe, le mur pas loin avec sa ceinture qui traînait par terre et son propre boxer qui était au pied du lit. Mieux qu'un jeu de piste. Alors il le prend, l'enfile avant de se diriger en direction de son haut, en évitant de se couper le pied au passage. Un café, oui, le divorce, pas tout de suite. Les croissants sont vraiment pas mal ici, je conseille. Il se baisse pour récupérer son vêtement avant de passer derrière Edan. La vengeance est trop attirante, sa main sur sa fesse part trop vite pour qu'il ait le temps de la retenir. Quoi que peut-être pas les croissants pour toi, mon amour. Bien évidemment, il n'en pense pas un mot, mais la plaisanterie est trop tentante. Ça a toujours été comme ça entre eux, les taquineries, pas la partie mariage et nuit débridée. À moitié habillé, il finit par s'échouer sur le canapé. La seule chose normale dans cette chambre, c'est son téléphone sur la table basse. Il se penche pour l'attraper, il a quelques messages, la routine. Il devait peut-être aborder le thème du divorce sérieusement. Divorce qui n'arriverait pas, en tout cas, pas dans l'immédiat. C'était la connerie de trop, il le savait et il en avait besoin de cette connerie. Il fallait quelle tienne sa connerie. Tu comptes pas te marier dans les trois mois à venir de toute façon. Il laisse planer, son regard rivé sur l'écran de son téléphone. Il l'imaginait mal passer la bague au doigt de qui que ce soit. Il connaissait les deux visages, il savait quel genre d'homme il pouvait être et c'était exactement pour ça qu'il était le mari parfait.

( Pando )
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Regard scandalisé du petit con, et ça t'arrache un nouveau sourire. Parce que oui, tu sais bien qu'il surjoue la scène, alors qu'il cherche également ses vêtements. De ton côté, tu t'es arrêté au boxer, alors que tu lances un regard méfiant aux morceaux de verre trop proches des pieds de ton amant... de ton mari. Pas moyen de jouer les infirmiers de bon matin, mais il est plutôt agile, de ça aussi tu t'en souviens. A la place, tu lui propose un café pour faire passer le divorce, histoire de glisser avec légèreté que ça ne va pas durer. Y a une voix féminine à l'aube bout du fil qui commence à demander ce qui vous ferait bien plaisir. Tu l'écoutes lui, plus qu'elle, forcément, et tu laisses un soupir s'esquiver de tes lèvres quand il précise que le divorce ne sera pas pour tout de suite. « Du café et des croissants, merci. » que tu marmonnes au combiné, n'attendant que sa confirmation pour raccrocher. A l'instant où sa main claque ton cul comme une revanche légitime. Quoi que peut-être pas les croissants pour toi, mon amour. Tu te retournes, mais il s'est déjà écarté, alors que tu le suis du regard. « Parce que j'ai fait quelque chose qui t'as déplu cette nuit, mon trésor ? A moins que tu parles de mon envie de divorcer ? » Pas que tu te souviennes en tout cas de l'avoir déçu. A la place, il est déjà sur le canapé, sur son téléphone.

Le tien ? Dans ton pantalon... tu le cherches des yeux, le trouve et l'enfile pour faire de même. Remarquer les appels en absence. Dont un du bureau. Mais t'as d'autres choses à penser quand Aster te lâche une autre remarque dont il a le secret. Tu comptes pas te marier dans les trois mois à venir de toute façon. Ca te fait plisser les yeux, parce que là tu te dis que tu t'es fait avoir comme un con et qu'il a obtenu exactement ce qu'il voulait. Toi. Ou un mec dans le genre qui devrait normalement se moquer de ne pas pouvoir finir avec une alliance à l'annulaire. Pas de promesse. Pas de tendresse. Tu traverses la chambre rapidement, venant plaquer tes mains, l'une du sur l'accoudoir, l'autre sur le dossier de l'autre côté de sa tête. « C'est quoi la blague que tu me fais, là ? Je veux ni me marier, ni être marié. Alors tu vas sagement venir avec moi pour qu'on divorce. » Ca sonne comme une menace à tes lèvres, ça gronde sur sa langue, parce qu'il n'a pas l'intention de rester avec cette alliance inutile.

( Pando )
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Du café et des croissants, il avait quand même imaginé que le petit déjeuner d'après sa nuit de noces soit un peu plus sophistiqué. Mais bon, il s'en contentera, Aster est pas vraiment du genre à chipoter, il a toujours préféré mes choses simples. C'était exactement pour que cette mascarade de mariage devait tenir un temps soit peu pour être libéré. Rien de déplaisant, on remet le couvert quand tu veux. Il répond avec, toujours, cette lueur espiègle dans les yeux, se sourire presque arrogant sur les lèvres. Rien d'intéressant sur son téléphone, le jeune homme le repose sur la table basse, lève les yeux sur son cher et tendre qui jette un coup à son téléphone. Les quelques mots prononcés quelques secondes plutôt font leurs chemins jusqu'aux oreilles du flic. Il le voit arriver comme une flèche sur lui, prisonnier, avec aucun moyen de s'échapper. Il prend son temps, Aster, pour s'expliquer, il a pas vraiment peur, la menace ne l'atteint pas. Il est certain qu'il ne comprendra pas, qu'après l'incroyable petit déjeuner qui les atteint, il va le tirer par la peau des fesses pour faire annuler ce mariage qui en est un sans l'être. Merveilleux casse-tête. Trois mois. C'est pas la mort, juste trois mois, le temps que mes parents coupent les ponts avec moi à cause de mon énième connerie et de la réputation que ça va jeter sur ce stupide nom de famille. Il savait qu'Edan avait du pouvoir, il savait qu'il serait à l'abri, non, vraiment, il avait un mari de choix. Il prit son air de tragédienne le plus convaincant et continua. Je te donnerai tout ce que tu voudras. le Chat Potté n'avait qu'à bien se tenir. Il savait qu'il serait difficilement attendrissable mais la proposition n'en restait pas néanmoins sérieuse. Il s'attendait déjà à ce qu'il lui demande pourquoi il ne pouvait pas tout simplement se barrer. Parce que c'était plus compliqué que ça, tellement plus compliqué. Il aurait toujours quelque chose à leurs devoir, si c'était lui qui partait. Alors que si c'était sa famille qui le rejetait, il serait libre de se barrer de Las Vegas une bonne fois pour toute. Ses yeux plongés dans les siens, il attendait une réponse. Il attendait aussi de pouvoir balancer ses arguments. Et puis, on toqua à la porte. Le petit déjeuner tu crois ? Ils ont fait vite ! Il lance un faux rire, avant de planter un baiser sur sa joue et de se dégager avec souplesse de sa presque étreinte. Il ouvrit, s'empara du chariot et le poussa au centre de la chambre, en faisant attention aux débris. Oh, ils ont mis des roses, comme l'attention est charmante. Des années à vivre dans une cage dorée, il savait comment porter ce masque et feindre que tout allait bien. À l'intérieur, ça commençait doucement à se fêler. Mais ses états d'âmes n'étaient pas le sujet du moment, c'est pas comme si ça intéressait vraiment le flic.

( Pando )
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Remettre le couvert quand tu voulais, ça avait de l'intérêt, mais ce n'est pas ce qui retenait le tien à cet instant. A traverser la pièce pour venir le trouver. Lui qui reste là, immobile, à te regarder comme si le moindre de tes mots ne l'avaient pas atteint. Et c'est peut-être bel et bien la vérité. Le coup foireux, tu l'as déjà deviné, alors pourquoi aurait-il craint ta réaction au fond ? Il devait bien s'y attendre avant qu'elle ne se réalise. Vous n'êtes pas les meilleurs amis du monde, mais à force de vous côtoyer, vous avez appris à vous connaître, au moins en surface. Trois mois. C'est pas la mort, juste trois mois, le temps que mes parents coupent les ponts avec moi à cause de mon énième connerie et de la réputation que ça va jeter sur ce stupide nom de famille. Tu l'écoutes te débiter ces paroles, sa plaidoirie pour tenter de te convaincre de rester marié avec lui pendant trois mois. A croire que c'était chronométré, que ses parents réagiront obligatoirement au bout de ce petit temps. Mais c'était aussi devoir jouer au petit couple bien merdique. Bien sûr que tu devinais qu'il ne t'avait pas choisi pour rien. Le côté mafieux sûrement. Et puis quoi d'autre ? Tu n'aurais pas pensé qu'il avait réfléchi jusqu'au fait que tu puisses assurer tes arrières, et les siens aussi peut-être. Que les Salinger ne se risqueraient pas à toucher à un membre de la Main Rose, tout comme au mari de l'un d'eux. Ca t'échappe encore parce que ce n'est pas le genre de choses auxquelles tu prends le temps de réfléchir d'habitude. Te marier... n'était clairement pas à la programmation du jour de ta télévision, contrairement à la sienne. Je te donnerai tout ce que tu voudras. ajoute-t-il, suppliant, comme si ça allait changer quelque chose à ta décision. De quoi as-tu besoin qu'Aster pourrait t'offrir ? Tu vas pour ouvrir les lèvres, mais quelqu'un toque à la chambre et ta tendre moitié saute déjà sur l'occasion, s'esquivant sur une question, sur ses lèvres venant caresser ta joue.

« Ou tes parents ? » marmonnes-tu en te laissant tomber sur le canapé délaissé après qu'il se soit esquivé de tes bras. Tu t’assois, te passes une main dans tes cheveux avec nonchalance. Et tu le scrutes des yeux sans bouger le petit doigt tandis qu'il rapporte le chariot en s'extasiant sur la présence de roses. T'attends que la porte se referme sur le groom, t'attends d'avoir Aster entièrement dans ton champ de vision, et tu tires une nouvelle taffe à la clope toujours en main. « Qu'est-ce qui te fait croire que t'as quelque chose qui m'intéresse ? » que tu demandes sans le lâcher des yeux. « Mais vas-y, explique-moi pourquoi tu pourrais pas juste te tirer d'ici ? Ou ce que je viens foutre dans tout ça ? Et surtout, dans ton petit plan parfait, oublie pas de me dire ce que tu feras si dans trois mois ta famille a toujours pas bougé ? »

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Un coup de poker, un bluff incroyable. Trois moi, c'était à la fois long et très court. Il pouvait tout et rien se passer en trois mois. Peut-être que ses parents s'en tapaient totalement, même s'il avait un doute sur la question. Il était en train de se rendre compte qu'il avait peut être vraiment fait une connerie et que divorcer serait peut être une bonne idée. Enfin, ça, c'était s'il n'était pas aussi têtu et borné. Aster avait une idée en tête et il comptait bien la mener jusqu'au bout, que ça rate ou que ça réussisse. Trois moi. 90 jours. Qui chipotait pour aussi peu de temps ? Il pousse le chariot, se sert une tasse de café en restant à côté du chariot. Y'a forcément quelque chose, on a trop de chose, tu pourras te servir. Il avait une nonchalance presque agaçante. Comme si l'argent, la fortune, ne représentait rien pour lui. Et d'une certaine façon, c'était le cas. Il détestait avoir à faire ce petit numéro de Calimero mais tout ce qu'il avait toujours voulu, c'était des parents. Pas deux personnes presque inconnus qui l'exhibent quand ça les arrange. Mais c'était toujours pas la question. Ses parents étaient des personnes mauvaises, ça s'arrêtait la. Il ne voulait pas être enchaîné à eux. Si je me tire, je leur serais redevable. Toujours. Il cautionne mes conneries parce que je sers encore un peu à quelque chose. Si c'est eux, je serais tranquille et crois moi, je vais me barrer. Il voulait un endroit tranquille, avec la mer, pas de villes bruyantes, de néons de toutes les couleurs, des fontaines à ne plus pouvoir. Il voulait le charme d'un petit village, se barrer du pays même. Il rêvait d'une utopie qui semblait trop loin à atteindre. Qui resterait sûrement qu'un rêve. Tu es le contraire du gendre parfait. Flic, proxénète, un homme en plus, plus âgé, mon dieu, manquerait plus qu'on adopte. La pensée lui arracha un rire. Ils n'avaient rien à faire ensemble et pourtant, quelques bouteilles venaient de les faire se marier. Et l'idée d'Aster aussi mais ce n'était qu'un détail. On divorce quand même. Et je simule ma mort, ça peut être pas mal. Il se met à réfléchir en prenant une gorgée du breuvage brun. Certains pourraient trouver tout ça trop extrême, et peut être que ça l'était, mais Aster voulait assurer ses arrières. Et faire profiter de ce putain de nom de famille à quelqu'un, par la même occasion. On se montre à quelques soirées, j'dégrade encore l'image du riche héritier que je suis et c'est fini. C'était presque une promesse. Et puis, le courant passait déjà naturellement bien entre eux, un jeu d'enfant. Un plan parfaitement huilé, Aster s'imaginait déjà peindre ses toiles dans un coin paumé en Angleterre.

( Pando )
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Y'a forcément quelque chose, on a trop de chose, tu pourras te servir. qu'il te sort tout en se servant du café, alors que tu ne le quittes pas des yeux, la clope au bord des lèvres, le bassin nonchalamment enfoncé dans le canapé. Quelque chose ? Quoi ? Du fric ? Ca a le goût sali au creux de ta langue, et pourtant ça commence à te travailler. Pas que tu ais spécialement envie de rester marié, mais il semblait s'entêter. Tu pouvais le voir à sa façon de faire, comme s'il avait déjà réfléchi à son petit laïus. Si je me tire, je leur serais redevable. Toujours. Il cautionne mes conneries parce que je sers encore un peu à quelque chose. Si c'est eux, je serais tranquille et crois moi, je vais me barrer. Ben tiens, son petit discours donne l'effet qu'il est comme un petit chien qu'on exhibe en cas de besoin. Toi-même, c'était le genre de choses qui t'aurait déjà poussé à coller ton poing dans la figure d'un autre. D'un autre côté, tu vois surtout qu'il y a réfléchi, longuement, qu'il a pris le temps de planifier, et que t'es une pierre nécessaire dans ses projets alors qu'il ajouter des... compliments ? Tu dirais pas le contraire à ses lèvres, parce que tu n'as jamais voulu devenir le gendre parfait. Pas même quand tu croyais en cette justice qui t'aurait mené tout droit en taule si tu l'avais écoutée. T'as juste cette grimace à l'idée d'adopter un môme quand lui ricane. T'es sûrement le pire exemple du monde, et sûrement pas celui que tu voudrais donner à qui que ce soit. D'autant plus que te retrouver avec Aster dans les pattes t'ennuyait assez pour te signifier qu'un gosse serait plus un problème qu'autre chose. Tu ne seras sans doute jamais père, ou alors l'un des pires, pas le bon modèle. Et sûrement pas aujourd'hui.

On divorce quand même. Et je simule ma mort, ça peut être pas mal. qu'il reprend, continue. Toi, tu l'écoutes sans bouger, te contentant de fumer ta clope. On se montre à quelques soirées, j'dégrade encore l'image du riche héritier que je suis et c'est fini. Plan finement huilé. Plan que l'héritier a bien l'intention de suivre, et tu t'en doutes bien. « T'as l'air d'y avoir pensé longuement, jusqu'à l'alliance à l'annulaire. » que tu lâches en te redressant légèrement, levant la main pour la lui montrer. « Mais si je te dis que je m'en fous et qu'on divorce, tu vas faire quoi ? » Tu testes. Tu tentes. Tu vois jusqu'où le petit con est déterminé à aller. Parce que tu commences à te dire que trois mois... y a juste quelques points qui t'ennuient, et que tu pourrais peut-être grappiller quelques billets au passage. T'as le droit à quoi en tant que monsieur Salinger, la moitié ? Tu ne sais pas vraiment, mais tu écrases la clope dans le cendrier et tu te lèves à ton tours pour aller te servir un café. Tu en as besoin pour réfléchir, te sortir des emmerdes dans lesquelles il est en train de t’entraîner. Une tasse à la main, tu glisses le bout de tes autres doigts sous son boxer pour l'attirer vers toi. « Parce que si tu veux vraiment faire scandale, je peux toujours te mettre sur le "trottoir", chéri. » Sourire moqueur au coin des lèvres, c'est tout ce que tu lui destines à cette seconde.

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Le cas s'était déjà présenté dans la famille, un oncle exclut à cause de son train de vie qui menaçait l'image parfaite que renvoyait les Salinger en toutes occasions. C'était sa grand mère qui lui avait raconté les grandes lignes, le nom de cet oncle déchu ayant été effacé de l'histoire de la famille. Aster prenait exemple sur cet oncle pour avoir droit à son ticket loin d'ici. Et puis, si ça ne marchait pas, et bien, il partirait simplement. Il se ferait passé pour disparu, irait s'échouer en Europe où personne ne le connaît, où l'anonymat lui tendrait les bras. C'était la solution facile, mais pourquoi faire simple quand on pouvait faire compliqué ? C'était tellement plus amusant de piéger quelqu'un, d'essayer de le convaincre du bien fondé de ce plan pour les deux parties, oui, vraiment, quelle bonne idée il avait eu. Alors il hoche doucement la tête, il y avait pensé pendant longtemps, trop longtemps sans doute. Il avait juste fallu trouver le type parfait pour endosser la casquette du mari pendant quelques temps. Je pensais pas que tu dirais oui. Mais l'occasion avait été trop bonne. Il le savait joueur et après tout, c'était si facile de signer un papier, de se dire oui, il n'aurait pas pu laisser sa chance passer comme ça. Il se souvenait avec précision du blanc qui avait accompagné le pari avant qu'Edan réponde par l'affirmatif. S'il avait refusé, il aurait mis ça sur le compte de l'alcool, aurait disparu dans un nuage de fumée. Finalement, ça avait été la partie la plus facile, maintenant, il fallait le convaincre pour qu'il joue le jeu. Le doré te va bien. Il déclare alors, en le voyant lever la main pour lui montrer l'alliance qui étincelait à son doigt. Elle était plutôt simple, semblable à celle qu'Aster portait. Il avait jamais aimé ce qui était extravagant de toute façon. Chaton, si tu savais ce que j'ai sur toi. Il déclare, avec un sourire, nonchalant, comme il en a l'habitude. C'était un vrai coup de bluff et peut-être qu'Edan le remarquerait. Mais Aster avait toujours été bon comédien et à moins d'entendre son cœur s'accélérer dans sa poitrine, il y avait peu de chance qu'il le remarque. Mais à quoi bon te faire du chantage, ça serait tellement plus fun si t'acceptais de ton plein gré. Il le regarde se lever, sa tasse à la main, il le regarde écraser sa clope dans le cendrier avant de se servir une tasse de café. Il a ce sourire insolent, quand il sent ses doigts passer sous l'élastique du boxer, pour le tirer à lui. Il a un rire, pas le moins du monde offusqué par la proposition. Essayes, pour voir, on va rire. Enfin, plus moi que toi. Il avait beau être le mouton noir, il restait un Salinger et ses parents pouvaient se montrer affreusement protecteur pour préserver cette putain d'image. Il ne donnait pas chère de la peau d'Edan quand cela remonterait aux oreilles de ses géniteurs. Il n'avait jamais compris le fonctionnement de cette famille de toute façon, c'était tout ou rien. Allez, dit oui, tu l'as déjà fait une fois, pourquoi pas deux ? Il souffle, en se rapprochant de lui, pose sa tasse de café avant de poser ses bras sur ses épaules, ses mains sur sa nuque, toujours ce sourire insolent qui anime ses lèvres alors que ses yeux plongent dans les siens.

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